Notre programme pour une Province démocratique, participative et de services publics forts

Une province secouée par une cure d’austérité et la perte de 939 emplois

La Province de Liège a été bousculée par une cure d’austérité imposée par la majorité PS-MR et ce depuis le budget 2021. Elle s’est traduite par le non-renouvellement de 939 agents provinciaux contractuels ou retraités : moins 15% du cadre initial de 2018, du jamais vu! Elle s’est traduite aussi par la réduction de plusieurs centaines de milliers d’euros des subsides au secteur culturel et aux clubs sportifs et par une réduction de 15% des frais de fonctionnement dans tous les départements provinciaux. Avec des conséquences sur les conditions de travail des agents et sur la quantité et la qualité des services provinciaux offerts aux citoyens.

Le transfert du financement des zones de secours qui a grevé les budgets provinciaux - et qui est invoqué par nos édiles provinciales pour justifier cette cure d’austérité - a été décidé par les mêmes partis - Ecolo en plus – qui siégeait au gouvernement wallon précédent. Le PTB continue de défendre un refinancement fédéral de ces zones de secours - la loi-cadre fédérale de 2007 n’a pas prévu de mécanisme d’indexation et la part fédérale peine à atteindre les 25 % du financement alors que l’objectif annoncé a toujours été l’équilibre 50/50 entre le fédéral et les pouvoirs locaux. Le PTB demande également un refinancement du Fonds des Provinces par la Région.

Après les élections de juin 2024, la nouvelle majorité MR-Engagés à la Région évoque même la fin du pouvoir politique de l’institution provinciale au nom de « l’efficience de la dépense publique ». Le discours des droites sur le nombre d’élus et sur le salaire des députés provinciaux – qui coûteraient soudainement trop chers – est un leurre. Le groupe PTB a proposé plusieurs fois de réduire de moitié les rémunérations des députés provinciaux. Mais, à chaque fois, notre amendement budgétaire était rejeté et vite taxé de populiste par l’ensemble des partis traditionnels. La réalité est que la réforme ne poursuit qu’un seul objectif : la réduction de la dépense publique et donc des services publics aujourd’hui délivrés par la Province. Et ils sont nombreux : enseignement, culture, santé, social, sports, tourisme, environnement, agriculture et supracommunalité.

Remplacer les conseil et collège provinciaux par une assemblée de bourgmestres serait un vrai recul démocratique : une assemblée directement élue serait ainsi remplacée par des chefs d’exécutifs dont la tâche principale restera la gestion de leur propre commune respective. Le budget provincial ne serait plus discuté publiquement, soumis aux critiques de l’opposition, mais deviendrait vite l’objet de marchandages entre les numéros uns de chaque commune. La supracommunalité pose le même type de problèmes aujourd’hui puisqu’elle s’organise au sein de conférences de bourgmestres par arrondissement. Organiser cette supracommunalité et amener les communes d’un même bassin à dialoguer et co-décider de projets structurants pour leur territoire est certainement utile. Mais ces débats doivent être transparents, publics et menés à tout le moins au sein d’assemblées élues. On pourrait par exemple imaginer des assemblées mixtes où siégeraient des élus communaux et des élus provinciaux.

Enfin, dans tout ce débat institutionnel, il est à noter que la réforme annoncée par la nouvelle majorité MR-Engagés est certainement vouée à l’échec puisque, constitutionnellement, il faudra une majorité des 2/3 pour procéder à toute modification des articles de lois qui régissent les Provinces. Ce qui est loin d’être acquis, sauf à rassembler tous les partis traditionnels.

Une province éthique, démocratique et participative

Ce qui est certain c’est que l’échelon provincial reste peu connu et apprécié des citoyens. Éclaboussée par son implication dans les pratiques scandaleuses à Publifin / Nethys lors de la précédente mandature, les six dernières années n’auront pas vu de profonde remise en question des politiques néolibérales qui ont mené aux pratiques de self-service et d’enrichissement personnel dans le chef de plusieurs élus provinciaux. Le démantèlement d’Enodia (ex-Nethys / Publifin) s’est poursuivi avec notamment la privatisation de VOO. Le fonctionnement des intercommunales n’a pas fondamentalement changé avec des pratiques managériales issues du privé et peu démocratiques. Au PTB, nous voulons des intercommunales publiques citoyennes 3.0 transparentes et démocratiques. Des entreprises de citoyens pour les citoyens, soumises à un contrôle démocratique direct, avec des conseils d’administration élus, des représentants des associations d’utilisateurs, des représentants syndicaux et de la société civile, et des citoyens directement élus. Nous voulons que le conseil provincial débatte réellement de l’avenir stratégique de ces intercommunales autrement qu’en soumettant les ordre du jour des assemblées générales au vote du conseil.

Le PTB entend faire de la Province un niveau de pouvoir exemplaire en termes d’éthique et de transparence, notamment en fondant un bureau indépendant chargé de contrôler la bonne gestion des deniers publics de la province, de lutter contre la corruption et d’empêcher tout conflit d’intérêts. Nous appliquerons également la transparence totale des mandats publics et privés comme du patrimoine de tous les élus et nous refuserons les cumuls financiers auxquels s’adonne nombre de mandataires provinciaux.

À l’heure où plusieurs formations politiques avancent leur volonté de supprimer la Province, le PTB entend continuer à défendre ce niveau de pouvoir intermédiaire, ses 5300 travailleurs et les services publics qu’ils rendent à la population. La réponse au désintérêt compréhensible des citoyen.ne.s n’est pas moins de Province, mais une Province plus démocratique, participative et proche de celles et ceux qu’elle est censée servir. Le PTB souhaite que les structures supracommunales auxquelles ne sont représentés que des bourgmestres et députés provinciaux soient transformées pour impliquer des délégations des conseils communaux et provinciaux. Le PTB souhaite surtout que les débats qui y sont organisés soient rendus publics avant toute délibération et que les grands plans de développement provincial soient soumis à une consultation citoyenne. Pour nous, il est inconcevable qu’un schéma de développement territorial ou qu’un plan de mobilité d’arrondissement soient conçus sans l’implication des habitants qui vivent et se déplacent sur ces territoires.

Un enseignement provincial égalitaire et source d’émancipation

Après l’éthique et la démocratie, la deuxième priorité du PTB aux élections provinciales est l’enseignement. Pouvoir organisateur de 13 instituts provinciaux et écoles polytechniques, nous souhaitons que l’enseignement provincial qualifiant redevienne un choix positif et non une filière de relégation. Pour un enseignement plus égalitaire, nous souhaitons des classes plus petites et une gratuité effective de l’enseignement obligatoire. Contrairement à ce qui est préconisé par le Pacte de (non) Excellence, nous souhaitons renforcer la formation générale dans l’enseignement qualifiant. En effet, l’ampleur des savoirs nécessaires à une citoyenneté critique — histoire, économie, sciences, technologies, arts, expression, langues… — interdit de limiter leur transmission au seul tronc commun. Le PTB tient à un enseignement public de qualité qui valorise autant les savoirs théoriques que les savoir-faire pratiques et qui couronnent les cursus par un diplôme qui a une valeur professionnelle et sociale.

La réforme annoncée du qualifiant est également source d’inquiétude pour les enseignants, en particulier les professeurs de pratiques professionnelles et de cours techniques, qui risque de perdre des heures avec l’allongement du tronc commun. Le cours fourre-tout de Formation manuelle, technique, technologique et numérique (FMTTN) donné dans le tronc commun ne risque pas de satisfaire ni aux besoins des élèves en formation polytechnique ni aux besoins des enseignants pour lesquels ces cellules de reconversion ne sont toujours pas envisagées.

Enfin, si des efforts ont été consentis pour construire ou rénover les bâtiments scolaires, le défi reste encore immense d’avoir un bâti digne du 21e siècle qui répondent aux besoins des enseignants et des élèves en termes d’isolation énergétique, de matériel scolaire technologique et de transition numérique. La revalorisation des filières qualifiantes restera un vœu pieux si l’on ne consent pas à un véritable plan de rénovation global et pluriannuel de l’ensemble des bâtiments scolaires.

Une province au service de la jeunesse

Troisième priorité du PTB pour la Province de Liège, la jeunesse mérite un service provincial dédié, correctement financé et ambitieux pour leur redonner les moyens de se développer, de s’épanouir, d’apprendre et de s’exprimer. Le PTB souhaite défendre un un Pass Culture Jeunes : chaque jeune reçoit 100 euros par an pour avoir accès à des activités culturelles de leur choix. Le PTB souhaite également remettre sur pied une offre sportive au sein de l’Académie des Sports de la Province en lien avec les clubs à destination des ados et des jeunes. Enfin, nous consacrerons une enveloppe substantielle d’un million d’euros pour le développement d’un budget participatif à destination des jeunes au sein de chaque arrondissement. La Province jouerait un rôle de coordination avec les différentes Maisons de Jeunes et les conseils consultatifs de jeunes dans les communes. L’objectif serait de donner la parole aux jeunes, de leur laisser le choix d’un investissement concret basé sur leurs besoins et leur expertise du terrain.

Une province de culture populaire et accessible

La Province de Liège est riche d’un patrimoine, d’une diversité et d’un tissu associatif culturels irremplaçables. Le secteur culturel pâtit du sous-financement chronique de la Fédération Wallonie-Bruxelles malgré les promesses de la majorité sortante PS-Ecolo-MR. Les pouvoirs locaux, la Province en particulier, continuent de co-financer les centres culturels mais cela reste insuffisant. La chasse aux subsides est usante et le manque de financement structurel exacerbe la concurrence entre les opérateurs de petite comme de grande taille. L’instrumentalisation politique de certaines structures augmentent les frustrations chez nombre d’artistes et de créateurs exclus de l’accès à l’enveloppe budgétaire consacrée à la Culture. Outre une augmentation de cette enveloppe, le PTB plaide pour une gestion plus participative et transparente du département de la Culture en impliquant notamment les artistes et les créateurs dans l’élaboration des plans et des budgets.

La culture n’est pas un marché. Et pour le PTB, il s’agit de trouver un équilibre sain entre, d’une part, l’événementiel et, d’autre part, une offre culturelle à la portée de tous les habitants de la ville. Pour augmenter l’accessibilité de l’offre culturelle en Province de Liège, le PTB propose de généraliser la gratuité des musées à commencer par le Musée de la Vie Wallonne. Si Londres peut le faire, pourquoi pas Liège ? Le modèle muséal est en mutation. Tout en préservant leur vocation scientifique, les musées se transforment en lieu de savoir, de patrimoine, de culture mais aussi d’interactions, de convivialité et d’expériences nouvelles, numériques notamment. Pour le PTB, cette transformation doit être un tremplin pour une plus grande accessibilité et une fréquentation plus élevée. Nous pensons que la Province doit soutenir plus activement les CPAS dans les communes et l’association « Article 27 » pour offrir des entrées à tarif réduit aux expositions comme à d’autres activités culturelles et artistiques.

Les nouveaux projets en cours, tels le B3, l’OM ou encore le Théâtre de Verviers, doivent continuer à garantir une accessibilité pour tout un chacun mais également un accès privilégié aux associations et aux écoles.

Une province d’emplois et de services publics forts, une province en transition écologique

6000 agents provinciaux, dont 3000 enseignants, délivrent aujourd’hui des services publics indispensables pour satisfaire aux besoins économiques, sociaux, environnementaux et démocratiques de nos concitoyens. Ce pôle d’emplois doit être renforcé avec un personnel formé et nommé. Alors que le taux de chômage administratif en Province de Liège stagne autour des 16 % et que celui des jeunes de 15-24 ans atteignait les 32,3 % encore en 2016, nous souhaitons que la Province initie des expériences pilotes de réduction collective du temps de travail sans perte de salaire en concertation avec les organisations syndicales. La semaine de 30h a été mise en application à Göteborg en Suède avec succès. Des expériences démarrent également dans certains services à Charleroi ou à Bruxelles. La Province de Liège doit donner l’exemple et prendre ce chemin social du partage du travail. Pourquoi des travailleurs plus âgés continueraient à se rendre malades au travail alors que des jeunes sont malades de ne pas travailler ?

La Province est un gisement d’emplois publics qu’il s’agit de renforcer. À travers ses participations dans plusieurs intercommunales – que le PTB souhaite publiques et citoyennes – la Province peut prendre la responsabilité de la création d’emplois nouveaux. Nous pensons en particulier au défi énergétique auquel est confronté la Province de Liège et l’obligation de prendre en main la sortie du nucléaire et la transition vers une production pérenne et suffisante d’énergies renouvelables. À travers les budgets consacrés à la supracommunalité mais aussi à travers le pôle énergie (Elicio) existant chez Nethys/Enodia, la Province doit organiser la transition des grandes villes de la Province vers des villes zéro carbone. Cela passe notamment par la fondation d’une société coopérative de production d’énergie à l’échelle provinciale et qui investirait dans le photovoltaïque, l’éolien, les réseaux de chaleur, la production et le stockage d’hydrogène.

Pour secouer la Province, votez PTB

Le PTB dépose des listes complètes dans les 10 districts provinciaux avec 56 candidats décidés à secouer la Province. Nous voulons nous battre pour une province démocratique avec des institutions transparentes et participatives. Nous voulons une province avec des services publics renforcés et un enseignement de qualité accessible à tous. Nous voulons une province au service de sa jeunesse avec un Pass Culture et des budgets participatifs. Nous défendons une province en transition écologique avec la fondation d’une société coopérative citoyenne et publique de production d’énergie renouvelable. Nous défendons une province de culture progressiste, populaire et accessible avec notamment des musées gratuits. Nous refusons les politiques d’austérité suivies par les partis traditionnels et défendons une province sociale qui prend soin des jeunes comme des aînés.

Tout cela, nous l’obtiendrons avec vous. Mais pas de promesses en l’air, nous devrons lutter ensemble pour obtenir ces droits. Cela se passera dans le conseil mais aussi dans la rue. Vous aussi, vous voulez les secouer pour une province plus démocratique, sociale et écologique ? Aidez-nous à envoyer des élus du PTB au conseil provincial. Chaque voix comptera. Nous comptons sur la vôtre.

Rafik Rassaa , chef de groupe PTB au conseil provincial